Plusieurs études ont déjà été menées sur les oeuvres littéraires de Maryse Condé. L'auteur de ce livre, quant à lui, met à profit les théories de l'énonciation littéraire pour une relecture pragmatique de l'ironie si souvent évoquée et appréciée. Chez cette écrivaine, la stylistique de l'énonciation repose sur la reconstitution scénographique des énoncés. Elle les rétablit dans leur sens linguistique et structural (syntaxique), leur sens idéologique (sémantique) souvent extradiégétique, intertextuel. Une telle mise à jour des langages subjectifs et hautement pragmatiques restaure ce qui apparaissait jusqu'ici comme de l'empirisme et qui devient dès lors rationnel. L'ironie de Maryse Condé est démontrable par les structures de sa fi ction, de sa narration et de son énonciation. Elle est donc digne d'être enseignée. Si le mondialisme, dans sa course vertigineuse vers l'incertitude, est susceptible d'amalgames identitaires, c'est à l'ironie seule de nous dire ce qui est vrai ou faux et de nous arracher cependant le sourire.