" Oh oui, mais Bernard, c'est un philosophe ! "
Bernard n'en revient pas. Christine, l'une de ses plus jolies collègues, vient de prononcer cette phrase en réunion. Et devant tout le monde ! La gloire. Cette femme superbe a su déceler chez lui des qualités, des capacités que Bernard lui-même ignore.
Alors, c'est décidé. Il ne faut pas mollir après cet instant historique. Bernard vivra dès aujourd'hui en philosophe. Il pensera, il produira du concept, il décortiquera le quotidien pour en retirer une incontestable sagesse. Il ne se contentera pas de pousser la porte des " cafés philo " mais ira également porter la bonne parole platonicienne dans les PMU, son agora de prédilection. Il n'hésitera pas à défier de grands penseurs. Un séjour organisé en club de loisirs en Grèce lui donnera l'occasion de puiser à la source même de s philosophes, ses illustres confrères. Tout cela finira mal. Ou bien. Bernard ne sait plus trop depuis qu'il est devenu philosophe.
La France de Bernard est une satire impitoyable et hilarante de notre époque, de ces faux-semblants. Le roman démonte avec humour et précision l'hyprocrisie d'un temps où l'intelligence est devenue l'opium des imbéciles. Mais Patrice Jean ne se contente pas de tirer à boulets rouges. Ses personnages sont justes et souvent émouvants. Son écriture réussit à être ironique et toujours en empathie avec tous les protagonistes de cette fable acide. La France de Bernard trace une ligne invisible et subtile qui relie Marcel Aymé, Michel Houellebecq et Philippe Murray.
L'auteur :
Patrice Jean a 45 ans et travaille comme professeur de français dans l'Ouest de la France. Son casier judiciaire est vierge mais il se reconnait tout de même quelques vices : une passion frénétique pour Marcel Aymé ainsi qu'un goût immodéré pour la lecture du courrier des lecteurs de Télérama. On a tous nos faiblesses. La France de Bernard est son premier roman.