« Cette terre est à moi, car je suis né, ici même, il y a longtemps, et chaque jour de ma vie j'y ai pêché, comme l'ont fait avant moi mon père et le père de mon père.
Adama, le vieux de Kwotu, s'affairait autour du repas qu'il servait à ses moutons, canards, pintades, ainsi qu'aux cent poussins parisiens achetés la veille à l'arrivage d'un jumbo jet. Tout se déroulait comme dans un rite quotidien : les animaux premiers servis, puis, assis ou accroupis sur des tabourets, des pierres, et des bidons d'essence, nous créions un grand cercle autour du bol dans lequel nous puisions de nos mains droites. Du riz et du poisson, quelques légumes : ce repas chaque jour nous revenait, de même qu'il revenait à quiconque ce jour là était présent parmi nous. »
Un roman composé des pastiches de rencontres de tous les types dans un petit village de pêcheurs translucides sous le soleil au cœur de la grande ville, un cheflieu enclavé, des bolongs lagunaires, un village devenu périphérie d'une capitale. Les voyages et la trompette du narrateur l'ont conduit à de multiples rencontres, réelles par l'envie de connaître, peut-être imaginées, par celle de faire connaître. Le vieux pêcheur amoureux, l'autre agonisant, la reine, l'enfant, la fée, le presque fou, le serpent, la bande de musiciens, le ministre à sa descente d'avion, et tant d'autres personnages transitoire et éphémère soutirant une âme de leur vie.